Magazine "IMPULSION"

SAD n'est pas une artiste conventionnelle...Elle fait des choix très personnels qui sont révélateurs de la personnalité, tant de la femme que de l'artiste, parmis ceux-ci, celui d'en ouvrir son atelier au public...

Au coeur du village de Valbonne, on pénètre dans l'antre de l'artiste par la partie "galerie". Après avoir découvert les oeuvres, vous trouverez l'artiste au travail dans la partie "atelier" des lieux. Ici, comme elle le dit si bien, "pas de frime, que du bonheur". Avec une authenticité à fleur de peau, SAD à accepté de se découvrir un peu pour Impulsion.

Impulsion : Aux yeux du néophyte, votre travail semble tenir d'une recherche de semi-figuratif aux rives de l'abstraction...comment le définnissez-vous ?

SAD : je travaille exclusivement dans l'abstraction et je refuse toute forme de création figurative ! En fait je ne sais pas ou cette démarche me conduira dans l'avenir...toujours est-il que ce besoin de créer est omniprésent, comme une source qui alimente ma respiration, c'est nécessaire, je vibre dans mon atelier !

Impulsion : En voyant l'évolution récente de vos oeuvres, on a tout de même le sentiment que votre création devient plus sereine...qu'en est-il ?

SAD : Je ne sais pas si je serai un jour véritablement "sereine" mais pourtant j'aspire à cet état. Je pense cependant qu'effectivement mes derniers travaux sont plus "centrés" qu'avant. Le passage aux monochromes me permet d'aller à l'essentiel, de ne plus m'éparpiller dans la couleur, de combler l'espace blanc avec plus de simplicité.

Impulsion : Et en attendant de trouver cette quête ?

SAD :Je travaille beaucoup, je suis dans un état de complète plénitude lorsque je crée...c'est comme une soupape dans ma vie de femme, un élément vital pour mieux vivre cette vie de dingue !

Impulsion : Sur le plan technique, on vous a vue évoluer de l'acrylique à l'huile et passer par un travail de matières...vers quoi vous dirigez vous aujourd'hui ?

SAD : J'aime m'essayer au sein de techniques assez différentes, l'ajout de matières aux huiles dans un premier temps m'a assuré un renouveau, une vision nouvelle de mes travaux, puis j'ai doucement éliminer les métaux utilisés et rajoutés, pour arriver à ne travailler qu'avec la matière brute, cette fois-ci en éliminant les fonds réalisés en peinture. Le fait de ne pas toujours faire la même chose évite le sentiment de lassitude, donc de frustration. C'est en trouvant et développant de nouvelles techniques artistiques que je trouve mon équilbre.

Impulsion : Quelle métaphore vous conviendrait le mieux ?

SAD : Je me sens un peu comme un couturier : pendant plusieurs mois je travaille sur une série d'oeuvre, une collection, pas réellement de thème, juste une forme d'inspiration développée jusqu'a épuisement. C'est l'arrêt immédiat de la série dès que je sens avoir fait le tour de la question...

Impulsion : Quelles sont vos références picturales ?

SAD : Au risque de vous surprendre, je n'ai aucun maître véritable, en revanche j'adore Braque, Picasso, Zao Wouki dans un autre registre et bien entendu j'ai un grand faible pour Pierre SOULAGES...

Impulsion : Vos sources d'inspiration ?

SAD : C'est certainement la question que l'on me pose le plus fréquemment... Mes humeurs peut-être, une forte sensation de devoir "évacuer" mes aspirations profondes, je me sens portée par un élan instinctif et créatif, qui avec le temps devient nettement plus contrôlé. Mon travail est assez rarement prémédité et cela depuis des années, je suis face à moi, dans un état de semi-conscience, je pense, je formule, j'avance, parfois je recule, mais j'ai la ferme impression de ne plus être sur la planète terre, comme une sorte d'évasion orgasmique...

Impulsion : Vos prochaines oeuvres ???

SAD : Pour l'instant du noir rien que du noir, un peu de blanc, un très net passage à la 3D, des installations...à suivre !!!

Impulsion : A quoi SAD rêve-t-elle ?

SAD : Elle rêve de voler (dans les cieux), de se déplacer à vive allure en survolant le globe, elle rêve trop de vouloir changer le monde, d'exposer à New York, de créer encore plus grand, de ne plus douter d'elle-même, de continuer à voyager en créant etc...etc... elle adore rêver...

Impulsion : Vous parlez naturellement de SAD à la troisième personne ? L'artiste et la femme sont-elles deux personnalités distinctes ?

SAD : il y a encore quelques années je pensais que les deux étaient effectivement très différentes, mais avec le recul et la maturité il est probable que non. Je pense que l'artiste est plus patiente dans l'ensemble que la femme, que l'artiste est plus libre dans ses actions, plus sage et que les deux deviennent plus raisonnables...